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Par exemple A.D.Mer (2011,XVI,15)
A.D.Mer
     
Editions A.Pedone

13 rue Soufflot
75005 Paris

indemer@pedone.info
Un traité dont les mérites ne sont pas encore pleinement compris
A.D.Mer (2012,XVII,119)
Paru le 20/12/2013
Tullio Scovazzi
Professeur de droit international, Université de Milano-Bicocca, Italie
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Résumé
La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (CPPCS) est entrée en vigueur en 2009 et lie maintenant 42 Etats.
Nonobstant l’attitude critique de certains Etats, il s’agit d’un traité qui a de grands mérites du point de vue de la protection d’un patrimoine culturel très important.
En effet, les efforts pour assurer une protection effective du patrimoine culturel sous-marin doivent faire face aux obstacles imprévus posés par l’art. 303, par. 3, de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Cette disposition, au moins dans son texte anglais, pourrait être entendue comme une sorte d’invitation au pillage, car elle donne priorité au “law of salvage and other rules of admiralty”.
Cet ensemble de règles est appliqué par les cours américaines de manière à attribuer aux chasseurs de trésors des droits réels sur les objets récupérés en mer. La CPPCS exclut tous les effets indésirables de l’application des règles en question.
Pour ce qui est du régime du patrimoine culturel sous-marin trouvé sur le plateau continental ou dans la zone économique exclusive, la CPPCS prévoit des consultations entre les Etats ayant un lien vérifiable avec le patrimoine afin d’assurer sa protection effective.
Elle envisage des accords bilatéraux ou régionaux pour le patrimoine ayant un caractère spécifique, tel que, par exemple, le patrimoine méditerranéen.
Le caractère exhortatif de la disposition de la CPPCS concernant les épaves de navires d’Etat a soulevé les remarques critiques des Etats qui soutiennent que l’Etat du pavillon maintient indéfiniment le titre sur ses navires sombrés jusqu’au moment où il formule une renonciation explicite.
Ce n’est que récemment que l’Assemblée Générale des Nations Unies a demandé aux Etats de devenir parties à la CPPCS. Toutefois, il s’agit d’un traité qui marque un progrès significatif dans le développement du droit international de la mer.
Abstract
The Convention on the protection of the underwater cultural heritage (CPUCH) has entered into force in 2009 and binds today 42 States.
Despite the critical attitude taken by some States, this treaty has many merits in view of the protection of a cultural heritage of great importance.
In fact, the efforts to ensure an effective protection to the marine cultural heritage have to face the unexpected obstacles posed by Art. 303, para. 3, of the United Nations Convention on the law of the sea.
This provision, at least in the English official text, could be understood as a sort of invitation to looting, as it gives priority to “law of salvage and other rules of admiralty”.
This body of rules is applied by American courts in order to give to the finder rights in rem over objects found at sea. The CPUCH excludes all the undesirable effects arising from the application of these rules.
As regards the regime of the underwater cultural heritage found on the continental shelf or in the exclusive economic zone, the CPUCH provides for consultations among the States having a verifiable link with the heritage in order to ensure its effective protection.
The CPUCH encourages bilateral or regional agreements for the heritage having a specific character, such as, for instance, the Mediterranean heritage.
The hortatory content of the CPUCH provision on the wrecks of States vessels has been criticized by the States which hold that a flag State keeps undefinitely its rights over sunken State craft, unless it makes an explicit renunciation to it. Only recently did the United Nations General Assembly invite States to become parties to the CPUCH.
However, it is an important treaty for the progressive development of international law of the sea.