Connexion
Tous les annuaires
Recherche
Recherche dans le contenu
Sauf : 
Annuaire : 
      Recherche avancée
Recherche par code Indemer
Par exemple A.D.Mer (2011,XVI,15)
A.D.Mer
     
Editions A.Pedone

13 rue Soufflot
75005 Paris

indemer@pedone.info
L'évolution du modèle français de gouvernance maritime : développement durable et nouvelles menaces.
A.D.Mer (2011,XVI,103)
Paru le 31/12/2012
Jean-Loup VELUT
Commissaire général de la marine, Adjoint du Préfet maritime de la Méditerranée,chargé de l'action de l'Etat en mer
Lire
Résumé
Le concept français d’action de l’Etat en mer (AEM) s’est forgé comme une alternative au système américain de garde-côte.
Reposant sur une coordination centrale, sous l’autorité du Premier ministre, et une coordination locale, sous l’autorité du préfet maritime, l’AEM a su, dans un contexte interministériel répondre aux grandes crises des 30 dernières années et à chaque fois en est sortie renforcée.
Le préfet maritime a su, sous son autorité, organiser une réponse opérationnelle efficace des moyens des différentes administrations de la mer.
En parallèle, la mise en place, pour chaque préfecture maritime d’une juridiction spécialisée a permis d’accroître la rapidité de traitement des affaires et le niveau des sanctions, rendant ainsi l’ensemble du dispositif opérationnel/répressif efficace.
Ce pouvoir de coordination a su s’élargir au-delà des urgences environnementales médiatiques, comme celles du Prestige et de l’Erika pour englober aussi l’usage et la protection des espaces marins
Cet usage de l’espace marin a rapidement englobé les nouvelles menaces de l’après 11 septembre comme le terrorisme.
En parallèle il a su organiser la réponse opérationnelle aux questions d’immigration par voie de mer, piraterie et trafic de drogue.
La protection des espaces marins, qui s’est considérablement accrue depuis une dizaine d’années, s’est inscrite dans le cadre d’une gouvernance déconcentrée et décentralisée associant services de l’Etat et représentants de la société civile, ONG, élus locaux.
L’approche se voulant globale elle a conduit, à terre comme en mer, à mettre en place de nouvelles structures permettant d’aborder les différentes activités avec l’ensemble des acteurs concernés
En pratique, dans ces domaines, à l’autorité unique du préfet maritime s’est substituée une co-gestion partagée avec le préfet région terrestre et ces nouveaux organes.
Cette nouvelle action de l’Etat en mer, qui s’inscrit dans une nouvelle gouvernance collective, pourrait être une réflexion pour nos voisins et pour l’Europe, notamment en Méditerranée, mer quasi fermée où les difficultés ne peuvent être résolues unilatéralement.
Abstract
The French approach to law enforcement at sea evolved as a policy differing from the American coast guard concept.
Its core principle is a centralized coordination under the higher authority of the Primer Minister, with he local authority being the Prefet Maritime.
Over the past thirty crisis-ridden years, the whole approach has been in an inter-departmental context, strengthened through each tight situation tackled.
The Prefet Maritime has - under his authority - successfully organised effective operational responses of all sea-minded administrative and executive components.
Along with the operational aspect of things, the legal aspect was dealt with by the implementation of appropriate legal districts at sea within each maritime prefecture area ; this led both to a faster processing of and harsher sanctioning of all cases, demonstrating better efficiency.
This ability to coordinate has broadened beyond highly mediatised environmental emergencies - such as those of the Prestige or the Erika - so as to embrace the actual use and protection of defined sea spaces.
The latter integrating the post-9/11 threats of the war on terror, and also such issues as sea-going illegal immigration, piracy and narcotics.
The protection of sea space, ever increasing over the past ten years, came about within a geometry of decentralization of government practices in a close partnership between state departments and the private sector, NGOs, and local government.
This global approach has led both on land and at sea to the setting up of new structures allowing for mutual cooperative engagement between all parties concerned.
In practice, this has led to a shift from a sole authority (Prefet Maritime) to a shared co-management between the Prefet Maritime and his land counterpart, as well as the new bodies.
This new form of law enforcement at sea – which is set in new collaborative governance – may inspire our neighbours and European counterparts, specifically so in the Mediterranean, a quasi-enclosed sea space wherein difficulties cannot be unilaterally solved.